PARIS VOUS AIME MAGAZINE - N° 3

probablement l’une des plus belles réussites d’Internet: sans recevoir la moindre compensation, les inter- nautes ont créé l’une des plus impor- tantes et plus ables encyclopédies qui ait jamais existé. L’abondance d’informations sur Internet pose cependant un pro- blème de tri, auquel seuls les algo- rithmes apportent une solution. Un

ble news sites; the traf c gen- erated by fake news is insigni - cant compared with that of reliable information sources. While it is important to educate younger gen- erations about themedia, there is no reason to assume that the spread of false information and the existence of echo chambers are new or insur- mountable problems. Another misconception surround- ing the internet is that users are inherently nasty. In reality, the majority of reviews posted on the internet are positive. Restaurant choice seems more complicated, as they all seem to get glowing reviews. Despite the anonymity offered by the internet, reputation does occupy a central place. Amazon and eBay’s operating models rely on users’ willingness to write reviews. Facebook, Instagram, and YouTube base their success on user-created content. The same goes for Uber and Airbnb, whose major function is to connect users and offer a rating system. For its part, Wikipedia is a model of collective intelligence and probably one of the internet’s greatest successes: users themselves have created one of the most important encyclopaedias that has ever existed with no monetary compensation. The abundance of information on the internet does, however, pose a sorting problem to which only algorithms (sequences of unambiguous instructions and operations) have provided a solu- tion. Being wary of algorithms is likemistrusting long division. Their impact should in fact be assessed on a case-by-case basis. Algorithms may be biased and opaque, but their opacity is less important than the inscrutability of the humanmind. It is easier to correct algorithmic bias via lines of code than it is to correct human bias. Our challenge is to use them wisely; this requires trans- parency. While the internet gives more visibility to less honourable sides of human nature (violence, conformity, gullibility, tribalism), we should resist unfounded techno- phobic condemnation of one of our most remarkable inventions.

de nos amis proches se situent respectivement à 24,3 et 30,3. En substance, nous sommes plus biai- sés hors ligne que sur la Toile. On sait qu’Internet facilite la dif- fusion d’informations, mais ce marché dérégulé avantage-t-il les informations fausses au détriment des vraies? Probablement pas. L’ab- sence de régulation ne signi e pas qu’Internet n’est pas structuré. Les sites d’information ables (comme Le Point ) citent très rare- ment les sites d’information dou- teux, et le tra c que génèrent les fake news est dérisoire comparé à celui des sources d’information ables. S’il est important d’édu- quer aux médias les générations futures, il n’y a pas de raison de penser que la diffusion des infor- mations fausses et l’existence de chambres d’écho sont des problèmes nouveaux et insurmontables. Une autre idée reçue colle à la peau d’Internet: les internautes sont mé- chants. Cependant, la majorité des avis postés sur Internet sont positifs. Au point qu’il devient dif cile de dé- cider où manger, puisque les notes de restaurant se rapprochent toutes du maximum. Malgré l’anonymat qu’offre Internet, la réputation y occupe en réalité une place cen- trale. Amazon et eBay fonctionnent sur ce modèle et ne doivent leur existence qu’à la bonne volonté des utilisateurs à écrire des revues et à noter leurs interactions avec les autres utilisateurs. D’autres géants du Web, tels que Facebook, Ins- tagram et YouTube, doivent, quant à eux, leur succès exclusivement aux contenus que créent leurs utilisa- teurs. Il en va de même pour Uber ou Airbnb, dont la fonction n’est que demettre en relation des utilisateurs et d’offrir un système de notation. De son côté, Wikipédia est un modèle d’intelligence collective et constitue

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Aujourd’hui, l’enjeu est de réussir à utiliser les algorithmes à bon escient

The current challenge is to use algorithms wisely

algorithme n’est qu’une séquence d’instructions ou d’opérations - nies et non ambiguës. Se mé er des algorithmes, c’est comme avoir peur des divisions, ça n’a pas de sens. Il convient plutôt d’évaluer leur incidence au cas par cas. Les algorithmes sont biaisés et opa- ques, mais leur opacité est moins importante que celle de l’esprit hu- main. Il est beaucoup plus simple de corriger leurs biais en modi ant des lignes de code que de corriger ceux de l’esprit humain. L’enjeu au- jourd’hui est de réussir à les utili- ser à bon escient, mais, pour cela, il est nécessaire que leurs ns soient transparentes. En n, si Internet accroît la visi- bilité des penchants les moins honorables de la nature humaine, telles que la violence, le confor- misme, la crédulité ou le triba- lisme, il convient de résister aux tentations technophobes infondées qui nous conduisent à condamner à tort l’une des plus belles inven- tions de l’humanité.

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SEPTEMBRE - DÉCEMBRE 2020

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