PARIS VOUS AIME MAGAZINE - N° 3

pola Suite includes objects from the director’s per- sonal art collection, a bathroom in snowy Carrara mar- ble, and a 60-sq-m (645-sq-ft) rooftop terrace. Five oors below, the technical team takes advantage of the morn- ing calm to change one of the 172 lamps installed 5 m (15 ft) above the Saint-Germain restaurant around a colour- ful stained glass ceiling by artist Fabrice Hyber. Franz, a technical assistant, is harnessing up Bakli, an electri- cian, for his climb onto an elevated cleaning platform. On his ascent, Bakli takes the opportunity to remove a spiderweb, while painter-decorator Sébastien delicately retouches the gold leaf sun owers that adorn the back staircase, accidentally chipped during a an overly vig- orous cleaning. A meeting place for publishers, writers, artists, politi- cians, and neighbourhood habitués since its opening 110 years ago, the Lutetia is now also a popular address for well-to-do Americans, Middle Easterners, and Asians, who enjoy a stay or simply meet for a meal or cocktail. Chef Benjamin Brial manages a team of about 100, nearly a quarter of the palace’s 430 employees, to run the bras- serie, restaurant, two bars, breakfast area, room service, and private receptions held in the magni cent 310-sq-m (3,340-sq-ft) Cristal Lounge under its restored Lalique crystal chandeliers. “When everything is completed, we will be able to serve up to 600 diners each day”, says Brial. Every wish must be satis ed at any time of day or night. Outside, Jeremy, the doorman, and Arber, a porter, exchange a few words on the portico before pausing to greet a family. “Could you take our picture?” asks the woman. “We came to celebrate our daughter’s 20th birth- day.” Jérémy complies with perfect grace. “The word ‘no’ is banished here”, says Marion, the Lutetia’s Clefs d’Or assistant-concierge. “We must respond as quickly and in the most skillful way possible or suggest an alternate solution when a guest’s request is too dif cult to satisfy. All of the services we provide, big or small, simple or complex, contribute to the magic of palace life.” les deux bars, l’espace petits-déjeuners, le room service et les réceptions organisées dans le magni que salon Cristal de 310 m 2 , restauré avec ses lustres d’époque en cristal Lalique. «Si tout est complet, on peut monter à 600 couverts par jour!», précise ce jeune chef dont la cuisine reste ouverte 24 heures sur 24. Le moindre désir doit pouvoir être assouvi. À l’extérieur, Jérémy, le portier, et Arber, le bagagiste, échangent quelques mots sous le perron avant de s’interrompre pour accueillir une famille. «Vous pourriez nous prendre en photo? , demande la femme. Nous sommes venus célébrer les 20 ans de notre lle!» Jérémy s’exécute de bonne grâce. « Ici le non est banni , souf e Marion, une assistante concierge Clefs d’Or. Un jour, une cliente, de retour chez elle, avait une fringale de fruits de mer. Elle nous a demandé de lui faire livrer un plateau en jet privé.» Simples ou complexes, ce sont tous ces services qui font aussi la magie de la vie de palace.

Armée demétiers A n de répondre aux attentes de la clientèle du Lutetia, 125 professions sont représentées. Certaines se déclinent en mille nuances (chef réceptionniste, réceptionniste, veilleur de nuit, chef concierge, concierge, etc.), d’autres apparaissent plus éloignées de l’hôtellerie : community manager, coach sportif, masseur, pompier, et même peintre : celui du palace a ainsi participé à la restauration de la fresque du bar Joséphine, œuvre d’Adrien Karbowsky représentant les jardins de l’Abbaye-aux- Bois sur lesquels l’hôtel a été édi é. 17000 heures de travail ont été nécessaires pour enlever les six couches de peinture qui l’occultaient jusqu’alors! An army of trades Some 125 professions are represented among the hotel sta . Receptionists, night auditors, night porters, concierges, back o ce concierges, community managers, sports coaches, masseurs, re ghters... some are to be expected in a hotel, while others are more surprising. The hotel’s painter restored Adrien Karbowsky’s frescoes in the Joséphine bar depicting the Abbey gardens which occupied the grounds before the hotel was built. Some 17,000 hours of work were required to remove the six coats of paint concealing the work.

AU CRIBLE Les suites font l’objet de plusieurs inspections.

créée en collaboration avec Francis Ford Coppola, réalisateur d’ Apocalypse Now et du Parrain , et habi- tué des lieux : objets tirés de sa collection personnelle, salle de bain en marbre de Carrare et toit-terrasse de 60 m 2 . Cinq étages plus bas, l’équipe technique pro- te du calme de la matinée pour changer une ampoule du patio qui abrite le restaurant de l’hôtel. Et il faut avoir l’œil : des lampes, le restaurant Saint-Germain en compte 172, vissées à 5 mètres du sol, tout autour de la verrière colorée signée Fabrice Hyber. Franz, l’un des assistants techniques, harnache Bakli, le respon- sable électricité, avant qu’il ne s’élève sur la nacelle. Lors de son ascension, ce dernier en pro te pour passer un coup de chiffon. Tout doit être impeccable du sol au plafond, rampes incluses! Sébastien, lui, retouche les motifs de tournesols à la feuille d’or qui habillent celles de l’escalier du fond. Armé d’un échantillon couleur dorée, ce titulaire d’un double diplôme de peintre et de peintre-décorateur passe l’extrémité de son pinceau sur les éclats causés par un ménage assidu. Cent dix ans après son inauguration, le Lutetia n’est plus seulement un lieu de rendez-vous des éditeurs, écrivains, artistes et politiciens. C’est aussi, en temps normal, une adresse très prisée des riches Américains, Moyen-Orientaux et Asiatiques qui aiment y séjourner ou s’y retrouver autour d’un repas ou d’un cocktail. Benjamin Brial dispose d’une équipe de près de 100 per- sonnes (soit près d’un quart des 430 collaborateurs du palace) pour faire tourner la brasserie, le restaurant,

SCREENED Suites are subject to multiple inspections.

Le Lutetia en histoires Les murs du Lutetia transpirent d’anecdotes. Di cile de les évoquer sans aborder l’occupation. Entre 1940 et 1944, le palace a été occupé par l’état-major allemand. À la libération, le général de Gaulle a imposé le Lutetia pour accueillir les rescapés des camps de concentration. De tous temps, les artistes ont fréquenté cet établissement chic de la Rive gauche. Ses murs ont notamment entendu Albert Cohen dicter son chef-d’œuvre, Belle du Seigneur , à sa secrétaire, et James Joyce jouer du piano dans les salons. On raconte même que le facétieux Coluche jetait des pots de yaourt sur les pervenches depuis sa fenêtre! Storied Lutetia The Lutetia’s walls are su used with stories both happy and tragic. The German military high command occupied the hotel between 1940 and 1945. Upon liberation, General de Gaulle designated the Lutetia for returned concentration camp survivors. Artists and writers have always frequented this chic Left Bank establishment: Albert Cohen dictated Belle du Seigneur to his secretary; James Joyce played the piano in the lounge. It is said that French comic Coluche threw pots of yoghurt from his window!

SOUVERAIN DES CUISINES Le chef Benjamin Brial règne sur une brigade de 100 marmitons. KITCHEN SOVEREIGN Chef Benjamin Brial manages a brigade of 100 kitchen hands.

SEPTEMBRE - DÉCEMBRE 2020

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